De la patience

De la patience est indispensable dans ce parcours pré-opératoire.

Je n'en ai pas trop et ne pas avoir le choix est rageant. Chaque jour qui passe me permet de me détester un peu plus. Je ne supporte plus de me voir en photos. Même avec mes enfants, je ne vois que mon double menton qui me semble toujours plus gros. Je ne vois que mes épaules trop rondes, trop carrées, trop grosses.  C'est toujours "trop" quelques chose lorsque je me vois. Je voudrais bien ne plus avoir à me regarder. Je ne me supporte plus.  Même mes cheveux ont décidé semble t il de me gâcher la vie. Je l'ai ai toujours eu très frisés, avec de belles boucles, long et soyeux... ils n'ont plus de volume, plats, ternes et tristes... comme mon humeur au quotidien quoi. Ca me saoule.

Le gastro-entérologue fut le premier que j'ai vu. Un rendez vous formel, quelques papiers à remplir et un autre rendez vous à prendre pour faire une fibroscopie et une biopsie de l'estomac. Je crois que la fibroscopie est bien un des plus horribles examen que j'ai eu à subir de ma vie. Même le passage chez un gynéco est moins rude ! J'ai eu le choix entre faire cette fibro sous anesthésie générale ou pas... Je pense que je vais déjà avoir d'autres occasions d'être sous AG dans ma vie pour ne pas en rajouter une quand ce n'est pas indispensable. L'infimière m'agite un spray dans la gorge pour faire une petite anesthésie locale, je dois me gargariser avec et avaler. On m'allonge, on me met une "bavette" car je vais baver, peut être vomir si mon estomac n'est pas complètement vide (sachant que je suis à jeun depuis la veille 22h30, ça risque pas !) et on me met une sorte de masque sur la bouche, en plastique avec un trou au milieu. C'est pour laisser passer la caméra/tuyau sans que je la morde. Le spécialiste me passe donc le tuyau dans bouche, Je sens que le passage de la gorge coince un peu, il force et cela descend dans mon oesophage. La sensation n'est vraiment pas agréable. J'ai envie d'avaler mais je n'y arrive pas. J'ai envie de vomir mais rien ne sort, j'ai des nausées et je rote. Hummm décidément c'est très glamour et sexy ce machin. Le doc fait son prélèvement. Je me concentre pour me calmer. L'infirmière me parle doucement et m'aide à me concentrer. En 5 minutes c'est terminé. Il enlève son tuyau de ma gorge délicatement. On m'enlève mon bâillon. Je revis !

Le prélèvement doit partir en culture. Cela permettra de savoir si mon estomac contient une bactérie qu'il faut traiter avant l'opération. Il semble que 60% de la population en soit porteur, mais dans le cadre d'une sleeve, il est préférable qu'elle ne soit pas présente à ce moment là. Soit !

J'ai vu un psychologue la semaine dernière. Ce n'est pas une mince affaire d'en trouver un disponible par chez moi. Nous sommes vraiment dans un désert médical incroyable. C'est même surprenant d'entendre une secrétaire nous dire que le psychiatre machin chose a une liste d'attente de 6 mois, comme les collègues des 30km aux alentours !... J'ai donc décidé directement de contacter un psychologue à plus de 30 km aux alentours. Et j'ai pu avoir un rendez vous avec un jeune psy très gentil. Il ne connaît pas du tout le principe du bilan pré-opératoire d'une telle opération mais il est tout à fait partant pour en savoir d'avantage et me recevoir en consultation. Rendez vous en fin de journée un samedi. 1h à parler de ce qui est ma vie et mon sur-poids depuis 7 ans. Je passe vite fait sur mon enfance, ma mère et son anorexie, mon père absent, mes premiers régimes à 7 ans... mon ex, mes enfants... Mais surtout je me rends compte bien plus clairement que je ne m'aime décidément pas. Plus pour être exacte. Je me suis aimée, un peu, un temps. J'étais bien dans mes strings à cette époque. Ma vie était plus chaotique mais ma tête et mon cul se portaient bien mieux.

Ce psy est bien gentil mais il ne se sent pas capable de dire si je supporterais psychologiquement ou non les suites d'une telle opération. Il va donc contacter le chirurgien afin de savoir exactement ce qu'ils attendent de ce type de rendez vous et me rappellera derrière pour me faire un petit compte rendu. Serait ce un coup dans l'eau ? Je n'espère pas. Pas évident d'avoir des rendez vous et d'avancer dans le bilan alors si il me met du plomb dans l'aile, je ne suis pas rendue... :/

Le pneumologue c'était vendredi dernier. Un test de respiration dans une sorte de boite immense en plastique, fermée. Même pas dix minutes plus tard on me disait que je n'avais pas de perte de capacité respiratoire ! Youhou ! Même avec 25 ans passés à fumer par intermittences... Et les félicitations de l'équipe d'avoir arrêté sans aucun soutien ni béquilles... Mouai... Je vous en parle de mes 15kg de plus ? ... Là par contre, où je suis particulièrement mécontente c'est qu'il y a en plus, un test de sommeil à passer.... et que le pneumologue voulait que j'aille à son cabinet privé pour qu'il me pose la machine un soir, et que je lui ramène le lendemain.... à Sartrouville ! Genre à plus d'une heure de route de chez moi !!! Particulièrement compliqué à organiser avec ma vie actuelle. Il semble que l'hôpital dans lequel je fais tous mes examens (le plus proche de chez moi) n'a pas ce genre d'appareil. Il m'envoie donc chez un collègue plus proche pour le faire. Pff... quelle perte de temps, c'est rageant encore une fois ! D'autant que le fameux collègue ne peut me prendre en consultation que dans un mois !... et encore, il faudra en reprendre un autre encore plus tard pour être appareillé... Je suis donc allée voir ailleurs si il était possible de faire mieux et plus vite... et j'ai trouvé sur Beauvais. Je viens directement pour l'appareillage un soir et je le ramène le lendemain après midi... Les résultats sont immédiats ! Mais là encore ce sera dans un mois, il n'y a pas disponibilité de machines plus tôt. Qu'elle perte de temps décidement :-(